Désengagement de l’Etat sur la R et D d’EDF

 

 

Notons au passage à quel point le statut du personnel est menacé par ce processus : demain, les directions « regretterons » que, puisque les directives européennes ne prévoient rien, on ne peut conserver le statut du personnel qui « défavoriserait » EDF par rapport à ses concurrents européens, imposant un alignement sur le moins-disant social.

 

Par ailleurs, les organisations syndicales ont interpellé la Direction de la R&D sur les perspectives à attendre des nouveaux financements de la Recherche Industrielle prévus par la Loi d‘Orientation sur la Recherche et l’Innovation (LOPRI). EDF est a priori éligible aux projets financés par l’ANR (Agence Nationale pour la Recherche), et l’AII (Agence pour l’Innovation Industrielle). Ces derniers, dont le montant se situe entre 30 et 200 M€ par an, semblent s’adresser directement à des entreprises du type d’EDF, les thèmes pressentis recouvrant les domaines de l’Energie et de l’Environnement.

 

La Direction de la R&D d’EDF déclare n’attendre aucun financement significatif de ces mécanismes. « EDF postulera peut-être, mais ce seront des financements à la marge, très peu différents des financements publics par projet actuels ». Sans visibilité sur le long terme, celle-ci continue donc d’appliquer son plan de réduction d’effectifs, au risque de perdre des compétences extrêmement pointues qui seront très longues, voire impossibles à reconstituer. Dans ces conditions, même si EDF gagnait un appel d’offre, avec quelles équipes pourrait-elle y répondre ? Embaucherait-elle dans l’urgence des CDD ou devrait-elle renoncer au projet ? Ces questions mettent en lumière toute la faiblesse de ce dispositif de financement par projets, incapable de se substituer efficacement au financement récurrent des organismes publics.

 

Finalement, comment croire le gouvernement lorsqu’il prétend accorder une quelconque priorité de la Recherche industrielle, alors qu’il refuse d’utiliser un moyen immédiat consistant à garantir la R&D d’une entreprise dont il est actionnaire unique ?

Devant un tel désengagement, la direction de la R&D a beau jeu de « déplorer » que « les hommes politiques français [fassent] depuis 2 ans de l’incantation sur la politique de recherche industrielle et sur ses financements ».

 

 

Clamart le 7 Octobre 2005.

Pour la fédération SUD-ENERGIE,

Anne Debrégeas 06 83 55 10 47 ; Marc Porcheron O6 86 48 13 97