Le questionnement sur le devenir de l’énergie nucléaire mérite mieux qu’un ballet de lobbyistes!

Communiqué SUD ENERGIE – 14 février 2014

Un article du Monde du 12/02 fait état de l’intention supposée du gouvernement de procéder au remplacement de réacteurs nucléaires existant par des EPR et de maintenir ainsi la capacité nucléaire constante sur le territoire.

L’argumentaire dans l’article se réfère à une source d’EDF (et laquelle !) en la personne d’Henri Proglio :

« Quant à la chute à 50 % de l'atome dans le mix électrique d'ici à 2025, le raisonnement du PDG d'EDF, Henri Proglio, a visiblement fait mouche auprès de plusieurs ministres : la part relative du nucléaire diminuera mécaniquement en raison de la hausse de la consommation d'électricité liée aux nouvelles technologies et à une population forte de 6 millions d'habitants supplémentaires. »

L'Etat reprendrait ainsi à son compte un raisonnement effectué par M. Proglio fin 2013 sans se référer à une étude précise. Et pour cause : aucun scénario crédible à ce jour ne prétend qu’un maintien de la capacité nucléaire permettrait de descendre à 50 % de la production d’ici 2025. Rappelons que dans le rapport commandé par le Conseil d’Analyse Stratégique en 2012 (Claude Mandil et Jacques Percebois) les différents scénarios étudiés montrent que le maintien d’une capacité nucléaire stable (60GW) à horizon 2030 correspond à une part de la production  nucléaire d’à peu près 70%.  Quant au scénario « 50% de nucléaire » de l’Union Française de l’Electricité, dont EDF est membre, il suppose une baisse du parc installé à 40 GW en 2030. Enfin, en ce qui concerne l’évolution de la population, les projections centrales de l’INSEE ne font état que d’une augmentation de  3 millions d’habitants d’ici à 2025. SUD Energie dénonce le fait que Direction d’EDF s'entête dans des affirmations non étayées qui nuisent à la crédibilité de l’entreprise et du travail des salariés.

SUD Energie s’inquiète par ailleurs de voir que des discussions d’alcôve sont supposées prendre le pas sur un débat citoyen et argumenté concernant la « transition énergétique ». Si EDF dispose d'études pour appuyer ses chiffres pourquoi ne pas les verser au débat public ? L’avenir de l’énergie en France, et en particulier le questionnement sur le devenir de l’énergie nucléaire, mérite mieux qu'un ballet de lobbyistes!