Un NON historique et qui en appelle d‘autres

Communiqué de la fédération SUD-ENERGIE

Un NON  historique et qui en appelle d‘autres

En votant massivement pour le NON au Traité Constitutionnel, les citoyens français viennent d’infliger une défaite d’une importance historique aux tenants de l’Europe libérale qui se construit depuis 20 ans.

C’est une immense victoire au compte de la démocratie et au nom de tous les citoyens européens privés de débat sur ce Traité.

Nul doute que parmi les « ténors » du OUI, nombreux seront ceux qui voudront faire de cette victoire du NON l’expression d’un repli identitaire. Nul doute qu’ils seront assistés avec zèle en cela par les médias aux ordres.

Mais ce NON est au contraire une victoire de tous ceux qui combattent pour le progrès social à l’échelle européenne et au-delà pour la solidarité entre les peuples, contre un monde livré corps et âme aux lois d’un marché « où la concurrence est libre et non faussée » (Article I-3 « Objectifs  de l’Union », selon le Traité)

SUD-ENERGIE, s’est prononcé et a mené campagne pour ce NON, avec l’Union Syndicale Solidaires et de nombreuses autres Organisations Syndicales françaises et européennes, ainsi que de nombreuses associations.

Pour SUD-ENERGIE ce NON ouvre une nouvelle période. Il doit servir de point d’appui à tous les salariés européens pour promouvoir des solutions alternatives à l’Europe libérale, comme la mise en place de véritables Services Publics européens fondés sur la coopération d’entreprises publiques, dans les domaines de l’énergie, des transports, etc.

Et dans l’immédiat, ce NON en appelle d’autres.

Personne ne pourrait admettre que dans cette nouvelle situation, la machine à broyer libérale qui s’attaque depuis 20 ans aux conditions de travail, aux salaires et aux retraites, poursuive son œuvre destructrice, comme si de rien n’était.

Personne ne pourrait admettre que dans cette nouvelle situation, la marche en avant à la libéralisation/privatisation des Services Publics continue, comme si de rien n’était.

Personne ne pourrait admettre que dans cette nouvelle situation, l’ouverture du marché de l’énergie à la concurrence poursuive son extension jusqu’aux particuliers en 2007, comme si de rien n’était.

Personne ne pourrait admettre que  dans cette nouvelle situation, la privatisation de nos entreprises initiée par leur changement de statut se poursuive par l’ouverture de leur capital, comme si de rien n’était.

Dans cette situation radicalement nouvelle, marquée par une défaite majeure du gouvernement, du patronat, et de tous ceux qui défendent ou cautionnent la construction de l’Europe libérale, la fédération SUD-ENERGIE appelle les agents d‘EDF et de GDF attachés à la défense du Service Public, qu’elle ait été leur appréciation du Traité, à la mobilisation unitaire pour :

  • s’opposer à l’ouverture du capital d’EDF et de GDF et aux conséquences locales et nationales de la privatisation de nos entreprises (fermetures d’agences, suppression de postes, baisses budgétaires…);
  • exiger le retrait du « Plan Industriel » d’EDF, entièrement dirigé contre les intérêts des usagers et les agents, au compte des futurs actionnaires privés ;
  • exiger l’abrogation de la loi du 9 août 2004 transformant EDF et GDF en Sociétés Anonymes.
  • exiger l’arrêt du processus de libéralisation du secteur électrique et la restauration du monopole public.

Le NON démontre,  s’il en était encore besoin, que l’opposition au démantèlement des Services Publics inscrit dans les directives européennes est majoritaire dans le pays.

Il légitime, s’il en était encore besoin,  la mobilisation des agents des IEG pour défendre le Service Public de l’Energie, y compris sous des formes différentes des seules Journées d’Actions dont on sait maintenant qu’elles n’ont pas permis d’empêcher le changement de statut et qu’elles ne permettront pas plus d’empêcher l’ouverture du capital.

Il remet à l’ordre du jour la préparation de la grève nationale unitaire reconductible des IEG pour arracher nos revendications.

C’est pourquoi la Fédération SUD-ENERGIE s’adresse  solennellement  aux fédérations CGT, CFDT, FO et CFTC qui se sont prononcées en 2004 contre le changement de statut de statut de nos entreprises, et leur fait la proposition suivante :

Organisons ensemble immédiatement une Conférence Nationale unitaire des agents d’EDF et de GDF pour décider de l’action à entreprendre contre l’ouverture du capital et ses conséquences.

La fédération SUD-ENERGIE est pour sa part prête à mettre toutes ses forces au service de cette perspective unitaire, comme elle continuera à s’opposer pied à pied et jour après jour aux conséquences nationales et locales d’une privatisation que les citoyens ont clairement majoritairement rejetée ce mémorable dimanche 29 mai.

 

Paris, le 29 mai 2005.