Le marché de l’électricité, un système hors de contrôle : Don’t look up ?

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L’envolée des prix du marché actuelle est la crise la plus violente qu’ait connu ce système absurde, mais certainement pas la première !
Les prix s’envolent (comme déjà avant 2008) ? Les consommateurs trinquent.
Les prix s’effondrent ? Ce sont les producteurs qui trinquent et leurs salariés avec. C’est ainsi qu’EDF est entré dans un cercle infernal d’austérité dont on ne sort pas, avec des rémunérations bloquées et 12,6% de baisse d’effectif depuis 2014, en pleine transition écologique !

Associations de consommateurs et représentants des producteurs réclament, à mots plus ou moins couverts, la sortie du marché. Certes, il y a encore des irréductibles du marché comme la Commission Européenne ou l’ultra-libéral économiste en chef d’EDF Thomas-Olivier Léautier.

Mais aujourd’hui, même les économistes qui ont théorisé l’ouverture des marchés de l’électricité en reviennent. Le ministre de l’Économie a enfin découvert la lune à l’occasion de cette dernière crise et déclarait récemment, outré :  « Le marché unique européen de l’électricité ne marche pas, il est aberrant« .« Les Français en paient la facture d’une manière incompréhensible pour eux et totalement inefficace du point de vue économique […] Nous, en France, on s’approvisionne en électricité à partir des centrales nucléaires et de l’énergie hydraulique, donc on a une énergie décarbonée et un coût très bas, mais le marché […] fait qu’il y a un alignement des prix de l’électricité en France sur les prix du gaz ».

On ne peut mieux résumer la situation. Pourquoi les prix s’envolent alors que les coûts de production n’ont que peu augmentés ? Où est passé l’argent ?

Jusqu’à quand allons nous maintenir la tête hors de l’eau à des fournisseurs qui ne produisent pas, ne choisissent pas, ne stockent pas, ne transportent pas l’électricité qu’ils facturent ?

Combien de temps allons-nous encore accepter de perdre dans ce concours Lépine de mécanismes tous plus absurdes les uns que les autres ?

Aujourd’hui, non contents d’avoir imposé à EDF de vendre 100 TWh à ses concurrents en dessous du prix coûtant (l’ARENH), non contents d’avoir indexé les tarifs réglementés au prix de marché au seul motif de faire de la place aux fournisseurs alternatifs, l’Etat exige d’EDF qu’elle rachète sur le marché, à des prix stratosphériques, une électricité qu’elle produit pour la revendre beaucoup moins cher à ses concurrents !

Comme dans le film « Don’t look up : déni cosmique »,
va-t-on aller jusqu’à se prendre la comète, sans réagir ?

Pour SUD-Énergie, il ne s’agit pas de négocier une fois de plus la forme de la rustine mise sur un système malade à la base, ni d’en ajouter d’autres. Il ne s’agit pas non plus de s’apitoyer sur le sort d’EDF SA en donnant un blanc-seing à nos patrons qui ont accompagné cette libéralisation.

Il faut non seulement renationaliser EDF, mais surtout sortir tout le secteur électrique de la concurrence et des marchés, et revenir à un système 100% public sous contrôle citoyen.

C’est sur ces revendications que SUD-Energie se joint à l’appel du 26 janvier,  non pas simplement pour critiquer l’augmentation de l’ARENH, mais bien pour revendiquer la sortie complète du marché.

Reprenons le pouvoir à ceux qui nous mènent droit dans le mur depuis 2 décennies. Pour défendre les salariés, les usagers, le service public et notre avenir à tous.

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Voir également notre dernière intervention sur Le Média & notre page dédiée à l’ouverture des marchés.

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