Nous avons obtenu une augmentation de 12,6% ??!!

Beaucoup d’entre vous seront surpris en lisant le titre de ce tract, c’est pourtant une réalité !

Depuis 2014, EDF SA a baissé ses effectifs d’environ 8 500 personnes (d’après les bilans sociaux de l’entreprise).

En passant de 67 324 à 58 812 salariés, le calcul est facile à faire, chacun d’entre nous a donc bien obtenu une augmentation de 12,6%… de sa charge de travail !

Pour autant, nous avons tous bien noté que si la charge de travail a beaucoup augmenté ces dernières années, les rémunérations, et en particulier le SNB sont loin de connaître la même croissance !

Pour le SNB, c’est 0,3% ou rien… « Circulez, y’a rien à voir ! »

Depuis plus de 12 ans, SUD Énergie alerte sur les baisses inacceptables de pouvoir d’achat, imposées aux salariés année après année, au niveau de la Branche.

En octobre 2021, nous estimions à environ 10% la perte de pouvoir d’achat due principalement au fait que depuis 2008, les employeurs préfèrent rémunérer leurs actionnaires et refusent d’indexer la hausse du SNB sur l’inflation…

La pandémie du COVID-19 et la guerre en Ukraine n’ont fait que confirmer notre analyse, et si rien n’est fait, à la fin de l’année 2022, les salariés connaitront une baisse mécanique cumulée de leur pouvoir d’achat d’environ 15% ! Inacceptable !

Rappelons au passage que le SNB (le Salaire National de Base), partie intégrante du Statut National des IEG dès 1946, a été pendant de très nombreuses années un dispositif destiné à garantir le pouvoir d’achat des salariés de la Branche, un dispositif dont l’un des rôles historiques était justement de compenser l’inflation !

On vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, mais depuis la création du Statut National des IEG et jusqu’en 2008, les accords de revalorisation du SNB tenaient compte de l’évolution annuelle de l’inflation et comportaient une clause de revoyure qui prévoyait des augmentations supplémentaires en fonction de l’inflation… Mais ça, c’était avant…

La non-revalorisation du SNB est devenue si criante que depuis plusieurs années, le salaire minimum de grille chez EDF est durablement inférieur au SMIC.  Si bien que les employeurs sont aujourd’hui dans l’obligation d’embaucher au minimum au NR04, pour ne pas être dans l’illégalité… Alors que la logique voudrait au contraire qu’on fasse évoluer la grille salariale de l’entreprise à la hausse à chaque réévaluation du SMIC !

L’ouverture à la concurrence et la libéralisation du secteur de l’électricité et du gaz n’ont rien arrangé. Elles ont conduit à des augmentations importantes et injustifiées des tarifs pour les usagers, à des baisses importantes d’effectifs dans les entreprises de la Branche, mais surtout à une modération salariale dogmatique et conduite dans la durée (gel ou quasi-gel du SNB depuis près de 10 ans). Dans certaines entreprises de la Branche, cette libéralisation est systématiquement synonyme de dumping social, et s’agissant d’EDF SA, avec 12,6% d’effectifs en moins et 15% de pouvoir d’achat perdus, au vu des dividendes exercés chaque année, il est facile d’en déduire qu’on préfère rémunérer les actionnaires plutôt que les salariés !

Le fait qu’une entreprise baisse ses effectifs et bloque durablement l’évolution des rémunérations de ses salariés porte un nom : on appelle cela un plan social !

Enfin, rappelons qu’une modification du système de retraite actuel aurait également un impact important sur le pouvoir d’achat des salariés (plus précisément des futurs retraités qu’ils sont). En reculant à nouveau l’âge de départ (par le jeu des décotes) et en ne calculant plus le montant de la pension sur les 6 derniers mois de salaire, mais sur les 25 meilleures années, on peut s’attendre à une baisse très substantielle et généralisée (de l’ordre de 15 à 20%) du montant des pensions !

L’entreprise aurait beau « améliorer » son plan de retraite supplémentaire, intégrer quelques primes dans le calcul des retraites, ou même « offrir » des actions gratuites à ses salariés et à ses retraités, si elle n’augmentait pas le SNB de manière très conséquente, la pilule serait impossible à avaler !

Pour toutes ces raisons, SUD Énergie revendique :

  • Une hausse immédiate du SNB de 5%, pour compenser l’inflation actuelle, ainsi qu’une augmentation supplémentaire de 10% du SNB, étalée sur 2023 et 2024, pour compenser les 10 années consécutives de perte de pouvoir d’achat antérieures à 2022.
  • Le retour à l’indexation pérenne et systématique du SNB sur l’inflation, comme cela a été le cas dans les IEG de 1946 à 2008 (au travers d’une clause de revoyure mise en œuvre chaque année avant l’été par exemple).
  • La garantie qu’aucun salaire ne peut être inférieur au SMIC dans les IEG, avec une réévaluation immédiate et systématique des grilles salariales, et donc du SNB, à chaque évolution du SMIC.
  • Pour que la priorité ne soit plus donnée à la rémunération des actionnaires, mais à celle des salariés, le retour à un service 100% public de l’électricité et du gaz, pour en finir avec les lois absurdes du marché européen et la concurrence artificielle et fictive qui font grimper les prix de l’énergie.
  • Le maintien du système de retraite actuel, avec le calcul de la pension sur les 6 derniers mois de salaire, et sans recul de l’âge de départ, afin de garantir le maintien du pouvoir d’achat et la santé de nos retraités et futurs retraités.

Le jeudi 2 juin 2022, une journée nationale de mobilisation est organisée par l’ensemble des Organisations Syndicales pour réclamer une revalorisation immédiate du SNB.

Bien qu’étant ostracisé par les syndicats nationaux, SUD Énergie appelle à suivre massivement cette journée.