Les pratiques questionnables d’EDF Renouvelable au Mexique

Article mis à jour le 26 décembre 2021

Au Mexique, une filiale d’EDF, Eolicas de Oaxaca, est impliquée dans un méga projet d’installation de 5000 éoliennes dans l’isthme de Tehuantepec. Il s’agit de son quatrième parc éolien dans cette région.

Le collectif français Stop EDF Mexique que SUD-Énergie a rencontré et qui relaie la parole des communautés locales dénonce l’appropriation à grande échelle des terres communales au nom de la transition énergétique.

Les griefs adressés à ce projet sont détaillés dans  la pétition adressée au PDG d’EDF  .

Ils reprochent notamment à ce projet de :

  • Bénéficier à des multinationales (Coca-Cola, Walmart, etc.) et non aux populations locales qui continuent à payer cher leur électricité et même à ne pas y accéder du tout pour une large part ;
  • Détruire massivement et de manière irréversible les écosystèmes de l’isthme de Tehuantepec ;
  • Ne respecte pas les droits fondamentaux des populations indigènes, notamment la convention 169 de l’OIT ( non respect de la mise en place d’une consultation “libre, préalable et éclairé” des populations indigènes en amont du projet éolien) ;
  • S’appuie sur une privatisation illégale des terres et passe sous silence le caractère communale, de propriété collective, du territoire.

SUD-Énergie considère que la transition écologique, vitale pour l’avenir de tous, doit se faire sous le contrôle démocratique des populations concernées. C’est une condition essentielle à l’acceptation des projets. Ce principe est valable en France comme au Mexique et dans le reste du monde. Les besoins en matière d’énergie tout comme les moyens pour y répondre ne peuvent être définis dans le dos des populations, en particulier de celles directement concernées.

Par ailleurs, EDF comme toute entreprise ne peut s’accaparer les moyens de production de ce bien essentiel qu’est l’énergie. Les interventions de l’entreprise à l’international doivent donc être fondées sur un souci de coopération au service des populations et non sur un expansionnisme financier. De plus, lorsqu’EDF intervient dans des pays en développement, elle doit porter une attention toute particulière aux conditions de prise de décision et à la réalité du processus démocratique.

C’est pourquoi SUD-Énergie relaie l’alerte du collectif Stop EDF Mexique et demande au président d’EDF Jean-Bernard Levy d’y répondre.

La transition énergétique ne peut se faire sur le dos des populations  les plus fragiles, d’autant plus qu’elles ne sont pas responsables de la crise écologique et climatique. Cette transition peut et doit se faire sous contrôle démocratique, dans le respect des populations et en garantissant un droit à l’énergie.

Pour aller plus loin

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