Sûreté nucléaire : prendre en compte tous les paramètres

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En cette journée de solidarité avec les japonais et d’appel au débat démocratique sur l’industrie nucléaire, Sud Energie tient à rappeler ses positions :

La nécessité d’un service public de l’Energie, qui ne soit pas soumis à la concurrence et à la loi de la rentabilité.

La nécessité de mettre en place les condition permettant à l’ensemble des citoyens de décider de la politique énergétique, car à l’évidence, elle nous concerne tous ;

le risque zéro en matière d’industrie nucléaire n’existe pas et que pas plus en France qu’au Japon, il n’est possible d’anticiper tous les événements susceptibles de conduire à une catastrophe ;

Dans le débat qui s’ouvre sur l’énergie nucléaire, il nous semble important d’intégrer l’ensemble des questions, c’est à dire comment produire mais aussi comment consommer : quels usages de l’électricité, quelle politique de sobriété et d’efficacité énergétique, etc.?

Quels que soient les choix que prendra la population en matière énergétique, il existe aujourd’hui et pour quelques temps un parc nucléaire important qu’il convient d’exploiter dans les conditions optimales de sécurité.

Les critères prépondérant dans le choix des filières énergétiques doivent être son caractère renouvelable, la minimisation du risque d’accident et d’empreinte environnementale. Ce ne peut être ni un critère financier, ni un critère de nombres d’emplois : SUD-Energie se refuse à défendre une filière au seul motif que des salariés y travaillent ; nos positions en tant que syndicalistes ne peuvent s’opposer à nos positions de citoyens.

Cependant, si le débat démocratique conduisait à une réorientation importante vers d’autres filières énergétiques, il serait incontournable de garantir à tous les travailleurs des filières existantes un emploi dans les nouvelles filières, et donc de mettre en place les formations nécessaires. SUD Energie serait extrêmement vigilant à ce que tous les salariés retrouvent des conditions d’emploi a minima équivalentes.

Rappelons au passage que les directions d’EDF et de son parc nucléaire ne se sont pas gênés pour supprimer des emplois. Ainsi, EDF a supprimé 1600 postes dans les centrales entre 2007 et 2009 pour faire grimper l’action.

Enfin, rappelons que les salariés des centrales nucléaires sont des acteurs essentiels dans la garantie de la sécurité des installations. Il sont détenteur d’une expertise. Ils doivent être impérativement entendus dans le débat actuel sur la sécurité. Leur droit à la parole, à la critique doit être garanti durablement. Or, les récentes attaques contre le droit de grève – notamment via des réquisitions de plus en plus systématiques – voire contre notre organisation syndicale, tournent le dos à cette exigence.

Rappelons enfin que le risque nucléaire pour les installations et les personnes n’est pas exclusivement lié à des défaillances techniques, mais que le « facteur humain » joue un rôle primordial. Or, la dégradation des conditions de travail des salariés du nucléaire, agents d’EDF et sous-traitants, constitue un accroissement de ces risques.

SUD Energie demande une enquête sur l’évolution des conditions de travail des salariés du nucléaire et leurs conséquences en termes de sécurité.