Une loi de transition énergétique soumise au marché

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La Loi sur la Transition Energétique, passée en première lecture à l’Assemblée Nationale en octobre (dernier, arrivera au Sénat en Février pour revenir à l’Assemblée en vue d’un vote définitif certainement vers le mois de juin.

Cette loi touffue (165 articles qui balayent les thèmes de la rénovation des bâtiments, du transport, de la lutte contre le gaspillage et des déchets en lien avec l’économie circulaire, du développement des énergies renouvelables, du nucléaire) a suscité des réactions diverses : certains contestent les objectifs ; d’autres y voient enfin une orientation vers une transition énergétique que tout le monde sait maintenant nécessaire et urgente, après les rapports de plus en plus alarmistes des experts internationaux.

De notre point de vue, malgré des intentions louables sur certains points, cette loi se condamne elle-même en refusant de sortir du cadre libéral.

Elle continue à courir après une croissance – fut-elle verte ; elle refuse de remettre le secteur de l’Energie aux mains des intérêts collectifs – donc publics, approfondissant au contraire les privatisations ; elle reste dans le cadre d’une politique d’austérité dont on voit tous les jours les ravages, ce qui interdit de débloquer les moyens publics nécessaires pour des investissements et des créations d’emplois liés à cette transition ; elle « fait avec » les lobbies industriels qui ont probablement déjà coûté leur poste à deux ministres de l’Energie sous la présidence de F. Hollande ; elle n’opte pas pour un scénario énergétique clair (aucun débat démocratique n’ayant été organisé autour de possibles scénarios)– laissant un flou irresponsable sur l’évolution de la part du nucléaire ; elle est indigente sur le volet essentiel du transport – en particulier sur le développement des transports en commun et sur l’accompagnement d’une sortie du gasoil ; elle fait l’impasse sur une véritable politique de Recherche, laissant celle-ci à la main des entreprises et d’appels à projets éparses qui montrent chaque jour leur capacité à désorganiser la Recherche ; elle ne donne pas les gages nécessaires de transparence sur les décisions, la mise en place et le suivi des politiques liées à la transition énergétique …

Des pistes certes intéressantes

On ne peut que saluer l’ambition affichée de promouvoir une économie plus sobre, avec un objectif ambitieux de division par deux de la consommation d’Energie, un accent mis sur la rénovation des bâtiments. De même, la volonté de diversifier le mix électrique est positive, tout comme le développement de véhicules électriques en remplacement des véhicules à essence ou gasoil, ou l’annonce d’une prise en compte de la précarité énergétique.

Cette loi a le mérite de créer un cadre de discussion entre les différents acteurs de la transition énergétique, de mettre l’accent sur la nécessité de préserver l’environnement et la santé humaine.

Mais une soumission à des intérêts privés de la mise en œuvre de ces objectifs condamnent la loi à l’échec.

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