Augmentation des prix de l’électricité

Anne Debregeas est intervenue sur France Culture le 2 février 2024 dans l’émission « Entendez-vous l’éco ? » pour débattre autour des prix de l’électricité et de leur augmentation, officiellement à cause de la levée progressive du bouclier tarifaire. Elle était face à l’économiste Anna Creti qui défendait les marchés.

pour aller plus loin notre Communiqué : les consommateurs paient bien plus que le coût de l’électricité

Table ronde d’actualité – Pourquoi les prix de l’électricité augmentent-ils ?

Depuis hier jeudi 1er février, le prix de l’électricité a augmenté de presque 10% pour les ménages français. Une décision prise par Bercy pour sortir progressivement du bouclier tarifaire en place depuis 2021 et trop coûteux selon le ministre de l’économie Bruno Le Maire. Pourtant dans le même temps sur le marché européen, les prix de l’électricité ont baissé et la France est même devenue la première exportatrice d’électricité en 2023. Alors pourquoi les prix continuent-ils d’augmenter ? Doit-on redouter des hausses constantes pour les années à venir alors qu’un Français sur quatre a eu froid dans son logement en 2023, selon les derniers chiffres de la Fondation Abbé Pierre publiés cette semaine ?

Selon Anna Créti, les ménages français sont plutôt bien lotis, puisqu’ils « bénéficient quand même de cet élément structurel que constitue l’actif nucléaire. Après, les bénéfices de l’actif nucléaire se retrouvent dans nos factures d’une façon qui n’est pas directe mais qui est indirecte, grâce aux moyens que le gouvernement a trouvés de répercuter une partie de la compétitivité d’EDF basée sur le nucléaire dans les coûts d’approvisionnement des fournisseurs alternatifs ».

Cependant, Anne Debregeas rappelle que cette dérogation « s’éteint en 2025, et que ce qui va remplacer cette régulation du nucléaire est beaucoup moins protecteur pour les consommateurs. (…) On va vers plus de dérégulation. Les tarifs réglementés de vente sont écrits partout, sont définis partout dans les textes européens comme temporaires. C’est une entorse aux règles de concurrence et donc à terme ils devraient être appelés à disparaître et là, ce sera pire ».