Des prestataires gagnent leur embauche à Belleville !

Nous vous avions relaté la grève de ces assistantes et chargées de communication de la Centrale Nucléaire de Belleville qui demandaient leur embauche à EDF après, pour certaines d’entre elles, plus de 10 ans de travail sur
des postes pérennes de la Centrale.
Les 6 assistantes (6 grévistes sur les 8 assistantes) ont finalement fait plier la Direction d’EDF, au terme d’une grève de près de 5 mois. Elles ont subi des menaces, des intimidations, se sont privées de salaire pendant plusieurs mois. Elles ont également refusé une indemnité de 700 000€ (pour les 6 salariées) proposée par EDF, pourtant considérable en regard de leurs salaires proches du SMIC, car elles voulaient la reconnaissance de leurs droits, elles voulaient un travail pérenne. EDF et la société prestataire ont finalement cédé, au pied du mur, sachant qu’ils allaient perdre aux prud’hommes.
C’est une victoire essentielle pour elles, et qui donne de l’espoir aux prestataires des autres sites. Mais il aura fallu un courage impressionnant de ces salariées, une mobilisation sans faille de leur part et de la part des militants de SUD qui les ont soutenues dès le début, avec certains collègues, un inspecteur du travail opiniâtre à faire appliquer la loi, une écoute attentive du ministère de Tutelle, un avocat bénévole sachant tenir tête face aux moyens juridiques très élevés déployés par EDF, et enfin un cas de figure qui rentre dans le cadre bien trop contraignant de la loi : il existait en effet de nombreuses preuves que ces salariées assuraient un poste pérenne, et qu’elles prenaient directement leurs ordres auprès d’agents EDF. Dans de nombreux cas, cette dernière condition n’est pas remplie car les ordres sont pris auprès de la société de service, même si en réalité la prestation pourrait être internalisée, comme c’est le cas pour le ménage, l’accueil, le courrier, la téléphonie, de nombreuses prestations informatiques, etc.
La situation des chargées de communication n’est pas encore réglée, leur entreprise faisant de la résistance. Mais nous espérons que l’issue sera de même nature que pour les assistantes.
Par ailleurs, EDF et les deux entreprises prestataires sont convoquées le 15 janvier en qualité de prévenus, suite à l’enquête du procureur de Bourges et de la gendarmerie qui a établi le prêt illicite de main d’oeuvre, délit de
marchandage et travail dissimulé. Les salariées seront, quant à elles, entendues en tant que victimes.