Faut-il essayer d’amender, voire de supprimer l’ARENH ?

L’ARENH, dispositif transitoire mis en place par la loi NOME de 2011 et censé s’éteindre en 2025, focalise depuis des années les critiques et les débats sur le marché de l’électricité. Son prix vient d’être revalorisé à 49.5 €/MWh suite à un amendement LR, alors que cinq amendements de suppression ont été rejetés à quelques voix près.

Ce mécanisme impose à EDF de mettre à disposition de ses concurrents un volume de production nucléaire à prix coûtant[1]. L’objectif affiché de l’ARENH était de mettre fin à la concurrence déloyale que subirait les fournisseurs alternatifs de la part d’EDF, puisque l’opérateur public bénéficiait de la production peu chère du parc nucléaire historique, largement amorti. En leur donnant accès à une partie de cette production à prix coûtant, l’ARENH était censé favoriser la concurrence sur l’activité de fourniture le temps que les concurrents développent de nouvelles capacités de production, ce qui n’a jamais eu lieu. Mais ce mécanisme est-il le bon coupable ? A quoi sert-il et quels sont ces biais ? Faut-il le faire évoluer ou le supprimer et dans ce cas, par quoi le remplacer ?

Lire ici l’intégralité de la note technique. Anne Debrégeas, ingénieure chercheuse sur le fonctionnement et l’économie du système électrique à EDF et porte-parole de la fédération des syndicats SUD-Énergie


[1] Ce coût de production a été estimé en 2011 à 42€/MWh puis réévalué à 46.2 €/MWh en 2022 pour les 20 TWh supplémentaires. Le volume avait été fixé à 100 TWh, soit environ un quart de la production nucléaire de 2011, censé correspondre à la part de consommation en base du portefeuille de clients des fournisseurs alternatifs. Un volume supplémentaire de 20 TWh a été ajouté en 2022 pour faire face à la flambée des prix cf. ci-après.